Il peut arriver que, dans des situations particulières, nous nous surprenions à nous demander, ou à pourfendre le discours de l’autre, par ce questionnement soudain et hors de propos : » Mais dans quelle pièce, je joue ? » ; comme si, par inadvertance, nous devenions spectateur de notre théâtre ou acteur mû dans celui d’un autre, sur une scène qui esquive la réplique, confond les genres et les rôles. La mise en scène, la trame, les rebondissements, l’intrigue, sont des pages froissées, déjà lues ou réécrites, de notre histoire. Les rôles attribués ou substitués, au cours de l’existence, ont autorité pour maintenir la permanence du théâtre de la vie. Quel est cet espace qui se creuse, mettant en acte et en paroles un jeu récurrent, où les personnages s’évitent ou s’entrecroisent, dans l’ignorance des répliques des actes, jusqu’à l’abaissement d’un rideau iconoclaste ? Le théâtre thérapeutique est une voie d’accès à l’exploration de l’inconscient, à l’expression de la souffrance, l’expérience de la relation, et incite à devenir ce que nous sommes, c’est-à-dire, soi, rien que soi, mais tout soi, en étant un autre, le temps d’une scène.