Enfermement carcéral, confinement socio-sanitaire et moyens d’évasion. Danser sa peine et au-delà

Jocelyne Vaysse, Antonelle Poli
2020
Médiations artistiques:
Problématique:
Support: article
Langue: français
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L’enfermement carcéral et le confinement socio-sanitaire liés à la pandémie du COVID-19 sont rapprochés à la faveur de la diffusion du film documentaire de Valérie Müller Danser sa peine, en notant des comportements réactionnels similaires de la population qui imagine et invente des moyens pour bouger, s’occuper… Le film évoque les ateliers de danse menés dans la prison Les Baumettes de Marseille par le chorégraphe renommé Angelin Preljocaj avec des détenues, jusqu’à la performance Soul Kitchen (1919) dansée hors les murs, bien accueillie par le public. L’expérience carcérale conforte les détenues-danseuses dans les processus de conscience sensorielle et identitaire, d’estime de soi, de réintégration sociale. Les répercussions touchant les corps et les âmes renvoient aussi à une réflexion –en miroir– sur l’actualité anxiogène et contraignante du confinement : cohabitation dans le respect d’autrui ou insupportable (surnombre, conflit, violence conjugale…), détresse des personnes vulnérables ou isolées en EHPAD malgré des aménagements soignant… en insistant sur les ressources psychocorporelles positives, vitalisantes, propices à de bienfaisantes « évasions ».
In: Annales médico psychologiques, 2020-09, Vol.178 (7), p.743-746