Pour une psychiatrie de l’ellipse : les aventures du sujet en création

Ivan Darrault-Harris, Jean-Pierre Klein
Paris : Presses universitaires de France , 1993
ISBN 2130455328
Médiations artistiques:
Public cible: adolescents, enfants
Problématique:
Support: livre
Langue: français

Fruit d’une rencontre originale entre psychiatrie et sémiotique, cet ouvrage expose l’avènement historique, les présupposés théoriques et les applications thérapeutiques d’une théorie du changement humain, la « Psychiatrie de l’ellipse », qui pose la création comme processus central de transformation du sujet souffrant. L’exposé des bases de la sémiotique subjectale et des principes de cette psychiatrie, qui associe le travail traditionnel en / je / et la création en / il / – les deux foyers de l’ellipse, permettent au lecteur de comprendre l’apport de cette pratique nouvelle et de la replacer dans l’histoire des idées. Trois thérapies seront ici détaillées et analysées : une jeune fille déprimée se sauve par l’invention de fictions qui mettent en scène à son insu l’histoire tragique de sa famille ; une petite fille psychotique rejoue en marionnettes la déchéance de sa mère et trouve résolution grâce à l’invention des soignants ; un adolescent border line figure en dessins puis en histoires inventées sa propre cosmogonie, construisant ainsi le mythe de ses origines. Loin des débats polémiques autour des psychothérapies, des prises de position théorico-idéologiques a-prioriques, la  » Psychiatrie de l’ellipse  » se veut éthiquement respectueuse du sujet souffrant dans son environnement familial, social, culturel, ethnique en lui offrant les conditions de possibilité d’être auteur, certes accompagné, de sa guérison-transformation. La sémiotique subjectale apporte à cette approche psychiatrique ses moyens propres d’appréhension et d’analyse de la signification dans les comportements et les discours humains en proposant au thérapeute une définition spécifique de la relation au patient, la théorisation des stratégies innovantes induisant le changement et, surtout, grâce au calcul des positions subjectives, une évaluation originale des résultats de l’interaction soignante tout au long du traitement. La préface de Jacques Fontanille et la postface de Paul Ricoeur posent les interrogations sémiotiques et philosophiques, l’épistémologie de cette approche révolutionnaire de l’art de soigner.