Quand le metal s’invite en art-thérapie, une enquête sociologique originale. C’est sous une double casquette d’art-thérapeute et de sociologue que l’auteur vient étayer l’évaluation d’une prise en charge de deux années en art-thérapie d’un patient atteint de troubles psychotiques et adepte de musique metal. Les ressorts de cette étude relèvent essentiellement de l’analyse d’un entretien qualitatif conséquent, auprès du patient lui-même. A travers les concepts « d’habitus » selon Pierre Bourdieu et de « stigmate » selon Erving Goffman, le lecteur est invité à prendre la mesure des influences conséquentes de la musique metal dans un tel cas pratique. Entre stratégie du patient et questionnements de l’équipe médicale, l’anthropologie du « culte metal » aura tendance à timidement valider les choix d’une personnalité atypique, qui pourtant saura rebondir de par ses appétences musicales. Il semblerait qu’en valorisant « l’identité metal » du patient, son suivi en art-thérapie ait pu contribuer à réduire certaines distorsions inhérentes à ses difficultés psychiques. Ainsi, le jeune homme stabilisé aura su rester acteur de la communauté des hommes dans de meilleures conditions, consacrant une vie de fan de metal et futur marié.